Aux Etats-Unis, au moment de son élection en 2008, Barack Obama est un ardent promoteur de l’open data
Open data
Une donnée (data) est une information brute. Elle est dite ouverte (open) si elle est librement accessible et réutilisable par tous, ceci de manière permanente et gratuite.
, et plus globalement du gouvernement ouvert
Gouvernement ouvert
Le gouvernement ouvert est un mouvement qui promeut une certaine transition démocratique au sein de laquelle le citoyen a un rôle plus important.
. L’équipe d’Obama a su aller à la rencontre des militants puis des électeurs : la participation était au cœur de la campagne. Le réseau social dédié, www.mybarrackobama.com, a permis la mobilisation. Les citoyens américains ont été dès la campagne impliqués dans le mode de gouvernement que le ’We President" entendait proposer. Le premier jour de son mandat, Barack Obama a signé trois mémorandums dont précisément deux sur le sujet de l’open government ("gouvernement ouvert"). Il à invité en particulier les administrations et agences fédérales à appliquer la transparence, la participation et la collaboration. La plateforme data.gov est lancée en mai 2009 ; elle met aujourd’hui à disposition plus de 3.000 données publiques.
En Grande Bretagne, en 2006, des journalistes du Guardian ont publié une lettre en faveur de l’ouverture des données publiques à partir du constat suivant : le contribuable finance, par l’impôt, des agences gouvernementales, qui doivent donc lui rendre des comptes en publiant leurs données. Du journalisme de données ("data journalism"), on passe à un véritable mouvement [1] citoyen en faveur de l’open data de toutes les données d’intérêt général
Intérêt général
La formule intérêt général désigne la finalité d’actions ou d’institutions censées intéresser et servir une population considérée dans son ensemble.
Source : Wikipedia
: élections, finances locales et nationales, heures d’ouverture et accessibilité des infrastructures publiques... A tel point notamment qu’en juin 2009, le Premier Ministre, Gordon Brown, annonce la nomination de deux conseillers du gouvernement pour les questions d’ouverture de données : Tim Berneers-Lee – considéré comme l’inventeur du web – et Nigel Shadbolt. Le travailliste David Cameron, qui lui succède en 2010 à la tête du gouvernement britannique, confirme ces deux chercheurs informatiques dans leur fonction. Le portail data.gov.uk est lancée en janvier 2010 et constitue un modèle à suivre.
En France, le mouvement en faveur de l’Open data est récent ; depuis 2010 plusieurs collectivités ont initié des démarches d’open data : l’Etat (mission Etalab, portail de l’open data, Charte de déontologie des membres du gouvernement de mai 2012 [2]), des conseils régionaux et généraux (Région Aquitaine, Conseil Général de Saône et Loire…) et une bonne dizaine de grandes villes et agglomérations (Nantes, Rennes, Toulouse, Montpellier, Lyon, Strasbourg, Lille…). Il sort encore trop timidement des cercles d’experts, notamment ceux des acteurs du numérique ; quelques associations comprennent l’importance de mettre en avant les données de leur territoire dans des domaines aussi cruciaux que la santé, le logement, l’emploi, l’agriculture, l’alimentation, l’éducation, la culture… Ces associations montrent que l’ouverture des données, par la transparence qu’elle induit, favorise le dialogue entre les acteurs publics et les citoyens. Elle permet aussi la participation et l’implication des acteurs privés dans la production de données d’intérêt général (places de stationnement, accessibilité des bâtiments publics, localisation et horaires des transports…).
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