Eleftérios Kechagioglou l’explique dès le début de son intervention, le PPCM est, depuis 25 ans, un projet entièrement porté par les habitants de la ville populaire de Bagneux, dont 18 siègent bénévolement au conseil d’administration.
Animé par « l’envie (…) de réunir dans un même projet et un même lieu ce qui a été séparé au début des années 60 : la création et la recherche artistique, l’appropriation des quartiers, l’éducation et l’enseignement artistiques, » le PPCM s’est laissé influencer par « les cultures des habitants et la morphologie du quartier. (…) Il a rapidement intégré les cultures urbaines, » ajoute Eleftérios Kechagioglou, pour qui les quartiers pluriculturels sont « une richesse. »
Par la suite, ce directeur militant, qui se définit lui-même comme un entrepreneur social et solidaire, aborde la notion « d’artiste entreprenant » : « l’artiste entreprenant est au milieu de la société. [Il] comprend comment son travail créatif (…) va répondre à des besoins d’aujourd’hui, en termes de population, de transformations urbaines, sociales et économiques »
Concernant le modèle économique, si le budget du PPCM se compose pour moitié de ressources publiques, le projet « cherche à diversifier ses ressources dans le secteur privé » pour s’ouvrir à d’autres secteurs d’activités, explique son directeur qui regrette « une certaine arrogance » du monde artistique vis-à-vis du monde économique.
Pour finir son intervention, Eleftérios Kechagioglou aborde également l’urgence d’une co-construction des politiques culturelles. Selon lui, « la question du dialogue doit être renforcée, avec l’État, les collectivités et les entreprises. (…)Peut-être que l’ESS ESS Le terme d’Économie sociale et solidaire regroupe un ensemble de structures qui reposent sur des valeurs et des principes communs : utilité sociale, coopération, ancrage local adapté aux nécessités de chaque territoire et de ses habitants. Leurs activités ne visent pas l’enrichissement personnel mais le partage et la solidarité pour une économie respectueuse de l’homme et de son environnement. est cette chance pour nous de repenser les modèles, de s’inspirer d’autres secteurs, où il y a de l’innovation sociale et économique, et de l’amener dans la culture qui a été plutôt du côté des conservateurs, » conclue-t-il.
Vous pouvez également retrouver les différents témoignages des intervenants présents à la rencontre dans la rubrique "on parle de nous".
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