Partout dans le monde des femmes se mobilisent, et souvent, dans des formes d’action collective en dehors des mouvements féministes. Elles prennent en charge le développement économique de leurs territoires, proposant de nouveaux services et de nouvelles activités au service des habitants, ce que les spécialistes appellent l’empowerment [1].
C’est ainsi, par exemple, qu’en Amérique latine (Pérou et Argentine), des femmes ont mis en place des comedores populares (cantines populaires) regroupant plusieurs dizaine de millions de membres. En Inde, les femmes se regroupent pour épargner et accéder au crédit (self-help groups) ou animent des mutuelles de santé. Au Maroc, en particulier en milieu rural, elles se rassemblent au sein de coopératives (fabrication d’huile d’argan, travaux agricoles, couture…). Au Brésil, elles participent à des Mutirao (chantiers communautaires), bâtissant des maisons dans les favelas, ou à des programmes de construction de citernes pour la récupération de l’eau de pluie dans des régions semi-arides (notamment au Nordeste). Au Burkina Faso, elles s’organisent en coopératives pour la production du beurre de karité, "un produit local pour un marché global", qui reposent sur des savoir-faire anciens des femmes rurales burkinabè. En France, les femmes créent des restaurants dans les "quartiers", proposent des services de traiteurs, à l’image des "Citoyennes interculturelles de Paris 20" ou récupèrent des produits non distribués encore consommables et les revendent sous forme de compotes, confitures... (un projet Agrisud)
Ces initiatives mettent en valeur la force et le dynamisme des femmes, leur potentiel d’innovation et de créativité Dans un contexte d’inégalités grandissantes, la question du rôle et de la place de ces initiatives de femmes est un enjeu fondamental pour la construction sociale d’une alternative à la mondialisation libérale, par la création de nouvelles activités et de nouvelles régulations… au Nord comme au Sud !
Source : "Femmes, économie et développement", Isabelle Guérin, Madeleine Hersent, Laurent Fraisse (dir.), éditions Erès, 2011.
Commentaires
1. Femmes et initiatives économiques, 18 mai 2017, 16:06, par amal
Bonjour, En navigant sur internet à la recherche des idées nobles pour des petits projets en économie sociale et solidaire, votre article m’a tellement attiré, vu que je suis étudiante en Master 1 spécialisé en Ingénierie de Projet en Economie sociale et solidaire. Pourriez vous m’aider à avoir plus d’information et d’appuis pour réaliser ce type de projet dans ma ville Marrakech ? Merci d’avance
1. Femmes et initiatives économiques, 18 août 2017, 15:17, par LelaboESS
Bonjour Amal,
Vous pouvez vous informer auprès du REMESS : le réseau marocain d’économie sociale et solidaire.
Cordialement,
Le Labo de l’ESS ESS Le terme d’Économie sociale et solidaire regroupe un ensemble de structures qui reposent sur des valeurs et des principes communs : utilité sociale, coopération, ancrage local adapté aux nécessités de chaque territoire et de ses habitants. Leurs activités ne visent pas l’enrichissement personnel mais le partage et la solidarité pour une économie respectueuse de l’homme et de son environnement.