Tribune
Publié le 9 novembre 2012
Sophie des Mazery

Sophie des Mazery

Directrice de Finansol

Et si, dans l’épargne le bonheur des uns faisait le bonheur des autres ?

La finance solidaire ne connaît pas la crise ! Mieux, elle apporte une réponse fiable et concrète aux défis majeurs de notre société, comme la création d’emplois, ou le financement d’entreprises. En dix ans, elle a permis de soutenir 82 700 entreprises et de créer ou consolider plus de 200 000 emplois non délocalisables. Sur cette même période, les encours d’épargne ont été multipliés par 12 (passant de 309 millions à 3,55 milliards). Certes, la rentabilité financière de certains produits solidaires a été touchée mais dans une moindre mesure que les produits "classiques".

Face à la hausse des loyers, l’accès à la propriété de plus en plus difficile, le manque croissant de logements sociaux…, la finance solidaire, là encore, a su prouver qu’il était possible d’aider les personnes en difficulté à trouver un logement. En une décennie ce ne sont pas moins de 33 500 personnes qui ont pu être logées ou relogées dans des habitats décents.

Autant dire que cette autre finance a un sens. Et 900 000 épargnants l’ont déjà bien compris ! Elle sera d’autant plus efficace demain qu’en dépit - et peut-être même à cause - de la crise actuelle, elle se développe à un rythme accéléré. Sans doute, au vu des récents ravages de la spéculation, les Français sont-ils de plus en plus en plus nombreux à vouloir donner du sens à leur épargne. Avec le solidaire, ils auront la certitude de placer utile.

L’aventure de la finance solidaire ne fait que commencer. De nouvelles vocations apparaissent tous les jours, notamment les jeunes générations qui souhaitent allier professionnalisme et recherche de sens. Du coté des apporteurs de capitaux, le solidaire représente à ce jour à peine un pour mille du patrimoine financier des Français. L’ambition des adhérents de Finansol est de porter cette part à un pour cent. Elle n’a rien d’irréaliste à long terme.

Pour que le "1% solidaire" s’impose demain, il faut élargir sa collecte. Deux directions sont à privilégier. L’assurance vie représente 40% du patrimoine financier des ménages, elle a donc un rôle privilégié à jouer. Les placements bancaires, outils solidaires disponibles à tous les guichets, donneraient une impulsion décisive aux activités soutenues par Finansol. Pourquoi ne pas ouvrir le marché en permettant à des placements familiers pour les Français, tels que le livret A ou le livret Développement Durable, de devenir solidaires ? Des millions de Français pourraient ainsi participer utilement au financement d’entrepreneurs qui œuvrent pour la collectivité.

Si vous aussi, vous souhaitez vous mobiliser pour une autre finance, celle qui créé des emplois, du logement, des activités respectueuses de l’environnement, celle qui favorise l’entrepreneuriat dans les pays du Sud, nous vous donnons rendez-vous lors des manifestations organisées tout au long de la Semaine de la finance solidaire, du 9 au 16 novembre.

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