Initiative inspirante
Publié le 18 juillet 2013

Impulse Toit agit contre l’exclusion sociale par le réemploi d’objets

Femme dans une librairie
Mots clés
ESS
économie circulaire
insertion
économie du partage

Créée en 1998 dans les quartiers Nord de Marseille sur l’initiative d’associations de solidarité et avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre, cette structure d’insertion par l’activité économique agit d’abord sur la question des freins à l’emploi. Au delà, elle propose d’autres axes d’interventions au service d’une économie sociale et solidaire ayant un impact sur le développement viable du territoire.

L’offre de services repose d’abord sur l’apport de solutions à des familles en grande nécessité ayant des impératifs de déménagement et de garde-meubles. Et si l’état du futur logement l’exige, cela peut être complété par des travaux d’amélioration de l’habitat pour un coût abordable.

Aujourd’hui, 15 ans après sa création, Impulse Toit génère de l’emploi pour 60 Personnes en insertion en ayant enrichi son offre initiale de deux autres services destinés aux habitants mais également aux entreprises. D’une part, un centre d’appel, d’autre part, une Ressourcerie. Contribuer à la réduction des déchets en donnant une seconde vie aux objets collectés, c’est l’objectif que réalisent les Ressourceries au fil d’une série d’opérations dans lesquelles les biens récupérés sont triés, remis en état et revendus ou orientés vers les filières de tri adéquates.

Encadrant technique de cette activité, Thibaud Villaret, indique que "l’intérêt de la ressourcerie, dans le coeur de métier global d’insertion par l’activité économique, se traduit par l’exercice de nombreux métiers différents, et que c’est tout sauf de l’occupationnel". Cette diversification des services proposés participe activement à la mise en relation pertinente et adaptée à une grande variété des besoins des habitants qui va jusqu’à la vente des objets revalorisés dans une boutique dédiée.

Tout cela se fait en appui de la collectivité qui trouve là une réponse à des problématiques d’augmentation du nombre de dépôts sauvages et de tri sélectif. « Un exemple parmi d’autres, le service Allô mairie ne monte pas chez les particuliers, Impulse Toit le fait »

La dynamique du réseau des Ressourceries

Se développant au sein d’un réseau qui compte actuellement 105 structures en France (une moitié en création, l’autre déjà existante mais souhaitant évoluer), l’activité de Ressourcerie d’Impulse Toit produit une forte valeur ajoutée en sensibilisant son public aux gestes éco-citoyens de réduction des déchets (choix de consommation, entretien des objets, produits de seconde vie, tri, etc.). L’ensemble repose sur des valeurs motivant l’action pour l’environnement, l’économie solidaire et la coopération dans la transparence avec tous.

Dix structures en PACA, dont trois établies à Marseille (Recyclodrome, Trilogik, Impulse Toit charpentent, dans cette région, le développement de ces actions particulièrement pertinentes en période de crise et de remise en question d’un modèle poussant à la surconsommation et à la production intensive de déchets.

Quel est le bilan et quelles sont les perspectives ?

La production d’utilité sociale n’est plus à démontrer pour cette entreprise qui valorise l’humain à travers la valorisation d’objets. 

D’une part, "sa pérennisation dans les quartiers Nord n’était pas jouée d’avance et l’implication croissante des habitants est une véritable satisfaction" indique Thibaud Villaret. 

D’autre part, concernant les volumes traités, les chiffres parlent d’eux mêmes : sur 50 tonnes récupérées annuellement, 25 sont valorisées et revendues dans la boutique d’Impulse Toit, 15 sont recyclées et revendues à la ferraille. 

Pour les 10 tonnes restantes, Impulse Toit est malheureusement contrainte de payer leur mise à la benne.

Ce dernier point va cependant évoluer positivement avec la mise en oeuvre de la responsabilité élargie des producteurs dans la filière "Ameublement". De là, des bennes seront mises à disposition gratuitement pour les structures, et les déchets recyclés, mais non revendus, seront rachetés.

Ce seront, alors, encore de bien meilleures conditions d’exercice devant permettre à cette entreprise d’accroître son développement au service du territoire.

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