La résistance est-elle le fil rouge de votre vie ?
La résistance, c’était bien sûr un état d’esprit de fraternité, mais aussi une fabuleuse force d’initiative enracinée par les maquis au cœur de la société et consolidée par la pratique des réseaux. Lorsque je dirigeais la résistance dans la Drôme, j’avais 20 ans. Nous avons vu alors arriver à nous des centaines, des milliers de jeunes gens de toutes les régions, de Bretagne, du Nord, du Centre. On ne se rappelle jamais assez que la Résistance a été le fait de jeunes gens totalement déracinés, professionnellement désoccupés, brusquement rassemblés dans des maquis de 200, 300, 400 personnes. Il y avait bien sûr les actions de résistance, les coups de main sur les voies ferrées ou le long des voies navigables. Mais on n’arrivait pas à en faire tous les jours. Entre deux opérations, il se passait du temps. On a beaucoup parlé, des soirées entières. Beaucoup étaient là plutôt par refus du STO que par idéologie. Mais il y a eu de vraies discussions. Nous voulions une vraie démocratie, une démocratie sociale et pas seulement parlementaire. D’une certaine manière, les maquis étaient des clubs de citoyens. Toute cette réflexion a largement inspiré le pacte républicain issu du Conseil National de la Résistance, qui a lui-même nourri les avancées sociales et économiques des Trente Glorieuses.
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