En cédant par des réponses ponctuelles mais significatives sur les souffrances les plus criantes touchant salariés, indépendants et retraités , sans pour autant renoncer à un néo-libéralisme inégalitaire aux effets délétères tant sur les conditions de travail et de vie que sur le sort de la planète, le Pouvoir risque de connaître rapidement les contradictions et limites de sa politique et de se heurter à des mouvements de colère plus ouverts que les premiers aux sirènes populistes.
Il cherche à prévenir ce risque en prenant acte de l’appel des citoyens à une vraie participation démocratique, en proposant des tenir des assemblées de consultation large (quoiqu’ imprécise) ouvrant la voie à cette participation.
Il me paraît opportun, voire indispensable, que les principaux acteurs de l’économie sociale et solidaire entrent résolument dans cette consultation. Il faudra en effet faire en sorte qu’elle ne se perde pas dans la confusion, qu’elle ne dérive pas vers de fausses solutions ou des boucs émissaires mais qu’elle s’attache en revanche aux deux points essentiels d’objectif et de méthode :
- Comment à la fois remédier aux souffrances, corriger les inégalités et conjurer les périls planétaires, en combinant finalités sociales, écologiques et contraintes économiques ?
- Comment répondre à cette question en associant les citoyens à un débat et une mise en œuvre constructive, efficace et démocratique ?
Ce sont deux points sur lesquels l’ESS ESS Le terme d’Économie sociale et solidaire regroupe un ensemble de structures qui reposent sur des valeurs et des principes communs : utilité sociale, coopération, ancrage local adapté aux nécessités de chaque territoire et de ses habitants. Leurs activités ne visent pas l’enrichissement personnel mais le partage et la solidarité pour une économie respectueuse de l’homme et de son environnement. apporte des réponses souvent innovantes, parfois des débuts de solution au moyen d’initiatives déployées sur de nombreux territoires, dont malheureusement le puissant mouvement des gilets jaunes n’a pas tenu compte ni tiré parti.
Le labo peut y remédier ; il connait bien les acteurs de ces initiatives notamment à travers les Pôles territoriaux de coopération Coopération Acteurs qui ont des intérêts similaires qu’ils planifient ensemble, où ils négocient leurs rôles mutuels et partagent des ressources pour atteindre un objectif commun tout en maintenant leur identité économique et les chantiers en cours sur les "territoires pionniers » ; d’autres grands réseaux, tels que France Active, Territoires Zéro chômeurs de longue durée, monnaies solidaires, etc. s’attachent avec force aux actions d’économie sociale, solidaire et durable.
Ensemble, il nous faut saisir rapidement ceux des acteurs les mieux à même d’avancer des propositions propres à faire progresser la grande consultation nationale ; les appeler à établir pour celle-ci des « cahiers de résolutions et d’espérance » brefs et précis ; ils y relateront leurs objectifs, leurs principes, leurs premières réalisations, les problèmes rencontrés et formuleront les solutions que peuvent leur apporter des politiques publiques profondément transformées.
Il est urgent de se manifester ; il serait particulièrement mal venu de ne pas faire entendre la voix de l’ESS au moment où tout peut se jouer pour le meilleur ou pour le pire.
Claude Alphandéry le 23 décembre 2018
Commentaires
1. Vous avez raison bien que..., 8 février 2019, 01:07, par RAUSS
Vous avez raison au moins sur un point quand vous dites :"sans pour autant renoncer à un néo-libéralisme inégalitaire aux effets délétères tant sur les conditions de travail et de vie que sur le sort de la planète". Car c’est bien là le problème : le modèle économique qui nous gouverne actuellement l’est pour un petit nombre et les autres ne sont vécus que comme les "larbins" des premiers. En organisant une consultation "orientée" d’une certaine manière puisque l’on ne sait pas du tout comment ce qui va remonter va être pris en considération et en fermant la porte d’emblée à certains points qui tiennent à cœur au peuple, le pouvoir cherche, maladroitement, à faire semblant d’écouter la voie du peuple. En y participant, dans notre société où la "communication" est devenue le moyen de manipuler les plus faibles, nous ne ferons que renforcer le pouvoir qui utilisera cette fausse consultation pour mettre en avant sa "bonté" à vouloir écouter le peuple. Les résultats prévisibles risquent d’être désastreux face à toute cette souffrance accumulée. Le seule moyen d’éviter explosion qui pointe son nez aurait été de dire non à cette mascarade de communication pour obliger le pouvoir à revoir sa copie pour envisager une réelle écoute de la voie du peuple ; en l’acceptant il me semble que nous ne faisons que souffler sur les braises.