Initiative inspirante
Publié le 4 avril 2018

BIOCYCLE : lutter contre le gâchis alimentaire à vélo

Biocycle
Mots clés
ESS
Alimentation durable
Gaspillage alimentaire
mobilité

Biocycle s’engage, depuis 2015, pour le développement des circuits de proximité en redistribuant les invendus des commerçants aux associations caritatives. Logée chez les Grands Voisins dans le 14e arrondissement parisien, l’association fait partie des signataires de la Charte des Circuits Courts portée par le Labo de l’ESS. L’équipe nous présente ses activités en préparant sa collecte en triporteur.

Des collectes quotidiennes pour « faire le lien entre le trop et le pas assez »

Le projet Biocycle s’est construit à partir d’un constat de départ : « dans un même territoire, il a d’un côté le gâchis alimentaire et de l’autre la grande précarité ». Face à cette situation, le relais de don de proximité est le cœur de métier de l’association, avec pour objectif de « faire le lien entre ce trop et ce pas assez, » explique Mathieu Roger, responsable partenariats de la structure.

Biocycle

Avec cette mission d’intermédiation et « l’esprit village » qu’elle diffuse, Biocycle développe les circuits courts. « On a tous les acteurs en local » affirme Mathieu Roger et parfois, il n’y a qu’un kilomètre entre chaque magasin ou entre un magasin et une association. C’est ce fameux « dernier kilomètre » que l’association prend en charge, alors que ses partenaires n’ont pas les moyens logistiques et humains d’assurer cette redistribution. Les entreprises partenaires contribuent alors au modèle économique de l’association, qui touche également des subventions publiques et propose des prestations de services pour assurer son financement.

A l’aide d’un triporteur électrique, l’équipe se relaie trois à cinq fois par semaine pour une collecte de trois heures dans le sud de Paris. Ce lundi, c’est Salomé, en service civique, accompagnée de Léo, bénévole, qui vont aller voir les commerçants (Biocoop, Auchan, Carrefour…) pour prendre en charge leurs invendus alimentaires et les redistribuer aux associations (Croix Rouge, Resto du cœur, Aurore…). Pas de stockage, la redistribution est immédiate. En tout, c’est une vingtaine de commerçants et une dizaine d’associations qui bénéficient du dispositif et ½ tonne de denrées récupérées par semaine, qui vont nourrir près de 300 personnes en situation de précarité alimentaire.

Biocycle

« Rapidement, on a voulu toucher plus de monde »

Une fois la collecte installée, Biocycle a étendu son champ d’action pour aller vers un travail de sensibilisation auprès du grand public. Elle aborde des thématiques de solidarité locale et d’anti-gaspillage à travers une série d’activités variées pour essayer d’aller chercher un maximum de personnes.

L’association organise désormais des animations, des formations et des prestations de service qu’elle propose aux entreprises privées (Groupe Up, SNCF, Danone…) et aux collectivités (Mairie du XIVe, Ermont, Malakoff, Montrouge…). Elle a notamment conçu, en partenariat avec un collectif de designers, le « VéloMixeur », fabriqué à partir de vieux vélos récupérés et que l’ « on a conçu et construit ensemble » se souvient Mathieu Roger. « Une action qui s’adapte à de nombreux formats et qui s’insère facilement dans des cadres particuliers comme les différentes semaines thématiques. »

A cela, s’ajoutent également de nouveaux projets d’animation autour de la démarche anti-gaspillage : des ateliers de transformation des invendus non redistribués en teintures naturelles sont d’ores et déjà proposés par l’association qui travaille également à mettre sur pied des ateliers de transformation vers de nouveaux produits consommables (soupes, confitures, jus, etc...).

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« Notre ADN, c’est la coopération »

En favorisant les circuits courts dans le sud de Paris, Biocycle participe à tout un maillage de coopération qui développe l’accès pour tous à une alimentation de qualité. Par son cœur de métier, elle crée du lien entre les commerçants et les associations. Par sa localisation, sur le site des Grands Voisins (où elle peut rester jusqu’en mai 2020 en dépit de la transformation du lieu) l’équipe travaille également au quotidien avec les différentes structures présentes dans le lieu. C’est d’ailleurs lors d’échanges avec une association voisine que Biocycle a eu l’idée des ateliers de création de teintures. Enfin, la coopération dépasse le cadre des cinq arrondissements investis par Biocycle qui déploie une perspective d’élargissement et d’essaimage, car « on sent qu’il y a de la demande ailleurs » conclue Mathieu Roger.

Crédits photos : Biocycle

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