Tribune
Publié le 27 mai 2015
Caroline Naett

Caroline Naett

Secrétaire Générale de Coop FR

Les coops sont sexy !

Ce message, décliné avec trois autres messages positifs et dynamiques (« J’aime ma coop », « Coop is beautiful », « I am a coop member ») imprimés sur les sacs crées par Coop FR pour remplacer les traditionnelles pochettes à documents diffusés à l’occasion de conférences, démontre la fierté et l’envie des coopératives de s’afficher et affirmer leurs valeurs. La campagne a été saluée par la Présidente de l’Alliance Coopérative Internationale, Lady Pauline Green. Avec son humour britannique elle a souligné devant les coopérateurs européens réunis à Paris en Assemblée générale qu’il n’y a qu’en France que l’on ose de telles initiatives et a promis d’exhiber son sac « sexy » dans les rues de Londres.

Les coops sont sexy

Au delà de l’anecdote, Lady Pauline Green a encouragé les coopératives européennes à suivre cet exemple et insisté sur la nécessité de communiquer et de ne pas craindre de nous montrer et de nous afficher.

Cette préoccupation est présente en France aussi. A l’heure où l’entreprendre autrement est de plus en plus largement plébiscité, les coopératives doivent mettre en avant tout le potentiel de leur modèle et savoir s’adresser à ce nouveau public de jeunes et d’entrepreneurs, notamment. Nous devons faire connaître une entreprise qui peut avoir un objet « classique » de production de biens ou de services au bénéfice de ses adhérents, mais se soumet à un mode de fonctionnement fondamentalement distinct de celui de l’entreprise commerciale : la coopérative.

L’esprit coopératif ne se définit pas par rapport à un objet, mais par la volonté d’entreprendre autrement, de mener un projet collectif au service des membres de la coopérative. Le projet coopératif est économique ET social. Le souci de la communauté et de son environnement fait partie intégrante de son identité (7eme principe coopératif) mais la coopérative sert avant tout ses membres, en leur fournissant ou leur achetant produits ou services au plus juste prix, contribuant ainsi à améliorer leur condition économique. Ce lien économique est présent dans toutes les coopératives. On l’imagine facilement pour les coopératives de consommateurs ou les coopératives agricoles, il est présent aussi dans les Scop, qui donnent aux salariés la propriété de leur outil de travail, ou dans les coopératives d’entreprises qui permettent aux commerçants ou aux artisans de maintenir leur indépendance tout en profitant des bénéfices d’achats groupés ou de services communs.

La coopérative est une boite à outil, un statut qui se décline dans tous les secteurs d’activités. Nous nous heurtons souvent à la difficulté d’expliquer que banque, magasin de production, groupe de distribution de titres de restauration, hypermaché, producteur de fruit, marques bien connues de produits alimentaires, petite structure locale et groupe à dimension internationale partagent tous le même modèle et les mêmes règles. Et ces règles sont contraignantes.

Si l’objet de la coopérative n’est pas limité, les règles et principes de fonctionnement auxquels elle se soumet sont stricts, à commencer par la gestion démocratique et l’affectation des résultats au service du projet de la coopérative et de ses membres. Ces règles et principes de fonctionnement ne relèvent pas d’une démarche volontaire à laquelle on se soumet plus ou moins partiellement, ils sont obligatoire et strictement encadrée par la loi. Entreprendre en coopérative est un choix et un engagement, quel que soit le secteur d’activité et quelle que soit la taille du projet. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise coopérative.

Aujourd’hui nous devons savoir expliquer ce modèle et faire valoir ses atouts. Plus complexe, plus contraignant que d’autres modèles d’entreprise de l’ESS, il offre aussi plus de garanties de pérennité du projet des fondateurs en limitant le risque spéculatif ou d’appropriation individuelle, et s’inscrit dans un mouvement à l’origine de nombreux progrès sociaux et économiques dont nous pouvons être fiers. La révision coopérative, procédure de contrôle de la conformité du projet coopératif, qui va s’appliquer à toutes les coopératives doit apporter ou outil supplémentaire de valorisation des coopératives et être à l’avant-garde de l’ESS en matière d’outil de preuve et de mesure de notre spécificité.

Alors n’ayons pas peur de le dire, les coopératives sont belles et sexy !

Revenir à la page "Le Mag"
    Pour aller plus loin
    La Louve
    Field flap
    Voiture bleue
    Field flap
    Coopérative
    Field flap
    Publié le 27 mai 2015

    Les coopératives, une solidarité pragmatique

    Dans tous les secteurs d’activité et partout sur la planète les coopératives démontrent leur solidité face aux aléas...
    Lire plus

    Vous souhaitez soutenir le Labo de l'ESS ?

    Accompagnez la construction de l’économie sociale et solidaire de demain en adhérant à notre think tank et à nos valeurs !

    Adhérez