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Publié le 27 mai 2015
Coopérative
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Les coopératives, une solidarité pragmatique

Dans tous les secteurs d’activité et partout sur la planète les coopératives démontrent leur solidité face aux aléas économique. La solidarité peut-elle être à l’origine de leur performance ?

Selon un classement de l’ONU, la France est la deuxième économie coopérative au monde. Partout les coopératives maintiennent leur activité et continuent à créer des emplois malgré un contexte économique difficile. En France tous les indicateurs sont en progression : un chiffre d’affaires cumulé de 300 milliards d’Euros, plus d’un million de salariés en France (4,5% de l’emploi), 23 000 entreprises coopératives en France …

Le secret de leur stabilité et de leur solidité peut-il venir de cette solidarité très pragmatique entre membres si caractéristique des coopératives ? Ce n’est certainement pas un hasard si le mot solidarité partage des racines étymologiques avec solidité (solidus). La solidarité est faite de liens solides qui permettent aux coopérateurs d’être plus forts, à plusieurs.

Il existe différentes familles de coopératives : coopératives de consommation (les consommateurs mutualisent les achats et bénéficient de produits de qualité à plus bas prix) coopératives de production (chaque salarié est associé et entrepreneur de la structure), coopératives d’entreprises (les entrepreneurs se réunissent pour mettre en commun leurs activités et résister à la concurrence), les coopératives mutli-sociétariales (plusieurs parties prenantes comme la collectivité, des usagers ou ouvriers associés) ou encore les banques coopératives (clients sociétaires).

Qu’ils soient clients, usagers, salariés ou entrepreneurs, les membres retirent de leur coopérative des services précieux. Les agriculteurs mutualisent le risque et les charges, ils s’adaptent à la demande plus aisément ; les artisans gardent leur indépendance et leur savoir-faire mais accèdent à de plus gros marchés ; les entrepreneurs résistent mieux à la concurrence ; les consommateurs décident de ce qu’ils consomment et des conditions de l’échange ; enfin les entrepreneurs individuels peuvent entreprendre sans s’isoler et même accéder au salariat au sein des coopératives d’activité et d’emplois tout en bénéficiant d’un accompagnement et de fonctions supports mutualisées (comptabilité, démarches administratives, ...).

Dans les coopératives, solidarité ne rime donc pas avec charité. Un certain pragmatisme anime les acteurs de l’échange économique. Ensemble ils sont plus forts sur leur marché, ils peuvent plus aisément répondre et s’adapter à la demande.

Dans le cas des coopératives de production (Scop) les salariés sont également associés au projet de l’entreprise et disposent d’un droit de vote et de regard sur son fonctionnement. Leurs membres sont ainsi impliqués dans la stratégie de l’entreprise. Cela s’en ressent sur sa capacité à innover et le bien être dans l’entreprise.

Leur solidité est également due au mode de financement des coopératives. Ce sont des sociétés de personnes non côtés en bourse : un des secrets de la coopérative chèque déjeuner, désormais groupe UP, qui exporte son modèle social et économique performant à l’international. Le système coopératif lui permet de bénéficier d’une trésorerie importante et indépendante grâce aux réserves accumulées. Le Groupe UP génère aujourd’hui un chiffre d’affaires de 319 millions d’Euro et permet à 26 millions d’utilisateurs de bénéficier de chèques culture, déjeuner, domicile, vacances, etc. à prix réduit.

Enfin, l’ancrage local des coopératives joue un rôle déterminant dans leur bonne santé économique. Des études démontrent qu’une économie très localisée améliore de manière très significative la qualité du tissu socio-économique. Financer, produire et consommer local améliore la résilience des entreprises, le potentiel de création d’emploi et l’attractivité du territoire. Des paramètres sociaux passent également au vert : participation politique, lien social ou santé des citoyens … 76% des sièges sociaux de grandes coopératives sont situés en dehors de l’Ile-de-France contre 9% pour les entreprises non coopératives. Les sociétaires sont attachés à l’ancrage local de leur coopérative.

Solidarité pragmatique ou finalité sociale, in fine, il convient de faire la distinction entre les coopératives qui voient leurs membres s’associer avec un objectif de pragmatisme économique et celles qui poursuivent un objectif social inscrit dans leur projet. C’est le cas de Citiz qui cherche à répondre à la problématique de la pollution causée par la sur-utilisation de la voiture mais également au manque de mobilité de certaines personnes en périphérie des grandes villes. Tandis que la coopérative la Louve, réunit des membres pour que chacun bénéficie d’une nourriture de qualité, à moindre coût. Les bénéficies sociaux sont en outre nombreux.

La solidarité coopérative est donc plurielle. Une des composantes essentielles de la richesse et de la performance des entreprises coopératives.

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    La Louve
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    Tribune

    Caroline Naett

    Caroline Naett

    Secrétaire Générale de Coop FR

    Les coops sont sexy !

    Ce message, décliné avec trois autres messages positifs et dynamiques (« J’aime ma coop », « Coop is beautiful », « I am...
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