Initiative inspirante
Publié le 20 novembre 2012

Récipro-cité réinvente le lien social grâce à l’habitat

Personnes partageant un repas
Mots clés
habitat
logement

Récipro-cité, entreprise créée en 2010, conçoit et construit des résidences facilitant les relations entre résidents, grâce à toutes sortes de procédés. Zoom sur le projet de Tarare, aux abords de Lyon : ce futur habitat facilite les rencontres entre voisins tout en épargnant leurs porte-monnaies.

Tout a commencé grâce à l’impulsion d’un architecte franco-allemand, Patrick Stefan Rheinert. A partir d’un constat : le vieillissement de la population et le délitement du lien social d’une part, la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation du coût du loyer d’autre part, sont autant de paramètres qui nécessitent une réinvention de l’habitat et du "vivre ensemble". En s’inspirant du modèle allemand l’architecte a commencé à imaginer un habitat partagé et intergénérationnel. Sylvain Avray, ingénieur du bâtiment, et Serge Le Boulch, développeur d’entreprises, ont décidé de s’unir à Patrick Stefan Rheinert pour donner corps à cette autre manière de vivre ensemble, en fondant l’entreprise Récipro-Cité.

Tarare : cité du mieux vivre ensemble

La vision de Récipro-cité se concrétise notamment par le projet d’habitat de Tarare, en cours de réalisation. Il s’agit de créer une résidence permettant de répondre aux enjeux de délitement du lien social entre voisins, ainsi qu’à l’augmentation du coût de la vie.

La dimension partagée se retrouve dans ce que Serge Le Boulch appelle le "hard" : l’espace se divise en appartements privé, garantissant l’intimité des habitants. Des lieux collectifs ont été pensés pour permettre l’échange entre les habitants. Des espaces extérieurs - comme jardins et terrasses - ou intérieurs - comme la buanderie ou encore salle de jeux pour enfants - sont autant de lieux qui facilitent la rencontre. Ils sont aussi un moyen de diminuer les charges en mutualisant l’équipement ménager, par exemple.

Vient ensuite la dimension "soft" : les avantages apportés par cette forme d’habitat partagé n’est pas uniquement dans le bâti. La présence d’un "gestionnaire animateur" vise à faciliter les échanges entre voisins et à soutenir toutes sortes d’initiatives. Son rôle de médiateur dynamise la vie de la résidence et facilite les activités communes. Il est prévu de fonder des clubs de jardinage ou de bricolage, par exemple, pour consolider le lien entre voisins et rendre des services aux habitants, en évitant de faire appel à des prestataires extérieurs. La réparation de fuites d’eau ou encore l’entretien des espaces verts seraient pris en charge par les résidents eux-mêmes. Là encore, la double fonction de renforcement du lien social et de baisse des coûts, est remplie.

Des règles pour mieux "vivre ensemble" : une charte de fonctionnement

Pour Réciprocité, ces grandes idées fondatrices ne se conçoivent pas sans l’établissement de quelques règles que la communauté des habitants s’engage à respecter pour contractualiser de manière symbolique le fonctionnement de la vie en collectivité. La base d’une charte de fonctionnement est donc d’ores et déjà prévue pour formaliser les principes spécifique de cette autre manière de "vivre ensemble". Cette charte est livrée en même temps que les murs. Tous les habitants doivent la signer et le gestionnaire animateur veille à son respect. Quatre éléments de cette charte sont immuables : la mixité générationnelle (30% de personnes âgées), l’optimisation des charges locatives et des dépenses, la mise en place de services réciproques entre les habitants, la mise en place d’un environnement de qualité permettant un épanouissement, l’évitement de gaspillages en favorisant le recyclage.

Au-delà de ces quatre piliers, la charte est adaptable et modulable par les habitants. C’est d’ailleurs dans l’esprit et dans la raison d’être de ce texte : les habitants doivent être acteurs à part entière de leur quotidien.

Le projet de Tarare pourrait être assez semblable à ce projet de résidence écologique, pensée pour que ses habitants puissent se rencontrer.

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