Le saviez-vous
Publié le 22 octobre 2014
économie verte
Mots clés
ESS
économie verte
environnement

L’emploi dans l’économie verte

Selon le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE), l’économie verte est une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources.

Huit secteurs d’activité clés vont connaitre une transformation importante dans leur organisation et dans leurs métiers selon l’Organisation internationale du travail : l’agriculture, l’industrie forestière, la pêche, l’énergie, l’industrie manufacturière fortement consommatrice de ressources, le recyclage, le bâtiment et les transports.

Les conséquences sur l’emploi sont importantes : l’économie verte fait émerger de nouvelles professions, elle nécessite surtout l’acquisition de nouvelles compétences pour exercer les métiers traditionnels et modifie la hiérarchie des professions qui recrutent.

Métiers verts et métiers "verdissants"

Pour rompre avec des idées reçues, les emplois de l’économie verte ne sont pas uniquement liés à la préservation de la nature … On distingue les métiers liés à l’environnement dit "métiers verts" des métiers pouvant nécessiter de nouvelles compétences pour répondre aux enjeux de l’économie verte, les "métiers verdissants". Toutefois, les métiers réellement « nouveaux » du fait de l’économie verte sont rares.

Métiers verts
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) définit les métiers verts comme des « emplois dans l’agriculture, l’industrie manufacturière, la recherche et développement, l’administration et les services qui contribuent de manière substantielle à préserver ou à restaurer la qualité de l’environnement. Il s’agit en particulier, mais pas uniquement, des métiers qui participent à préserver les éco-systèmes et la biodiversité ; à réduire la consommation d’énergie, de matières premières ; à décarboniser l’économie ; et à minimiser ou à éviter toute forme de déperdition et de pollution ». Les métiers verts seraient donc présents dans tous les secteurs de l’économie et par définition transversaux. Selon cette définition, ils incluent les technologies, produits et services qui réduisent les risques environnementaux, la pollution et l’utilisation des ressources.

Métiers verdissants
Aujourd’hui, nombreux sont les professionnels issus de secteurs très variés qui cherchent à limiter les impacts de leur activité sur l’environnement. Cette nouvelle sensibilisation à l’environnement et au développement durable fait apparaître de nouvelles compétences et “verdissent” ainsi certains métiers pour répondre aux nouveaux enjeux de la croissance verte. Les deux tiers s’exercent dans des activités sans lien direct avec l’environnement. Le « verdissement » ne concerne pas toutes les professions de la même façon. Certains professionnels du bâtiment et des transports, notamment en raison de l’évolution de la réglementation due au Grenelle de l’Environnement, doivent acquérir de nouvelles connaissances environnementales.

Quelques chiffres-clés
En août 2014, le Commissariat général au Développement durable a publié une étude sur le marché de l’emploi de l’économie verte.
Près d’un million d’emplois (en équivalent temps plein) sont comptabilisés en 2011 dans les activités de l’économie verte. En hausse de 4,6 % par rapport à 2010, les emplois en lien avec l’environnement affichent une dynamique plus marquée que dans l’ensemble de l’économie (+ 0,5 %).
Plus de 446 000 emplois relèvent des éco-activités dont la finalité est la protection de l’environnement ou la gestion des ressources naturelles. Il s’agit de l’emploi environnemental. En 2011, il représente 1,8 % de l’emploi total en France. Les domaines de la gestion des déchets, des eaux usées et les énergies renouvelables sont les employeurs les plus importants.
Pour tenir compte des entreprises dont l’activité de production évolue ou a évolué face aux enjeux environnementaux, le périmètre des activités « périphériques » a été mis en place. Ces activités, qui agissent en faveur d’une meilleure qualité environnementale, mobilisent plus de la moitié de l’emploi lié à l’économie verte (551 000 ETP en 2011), en hausse de 6,3 % par rapport à 2010.

Les professions vertes regroupent les métiers « traditionnels » de l’assainissement et du traitement des déchets, du traitement de la pollution, de la production et distribution d’énergie, d’eau et de la protection des espaces naturels. Ces métiers sont essentiellement masculins et offrent une certaine stabilité de l’emploi. Les professions "verdissantes" sont, quant à elles, beaucoup plus diverses et les caractéristiques socio-économiques variées.
Plus d’un professionnel sur deux (58 %) exerce un métier lié au bâtiment ou aux transports. Les autres sont présents dans des domaines variés, en rapport avec l’agriculture-sylviculture, l’entretien des espaces verts, l’industrie, le tourisme, l’animation, la recherche, etc.

Les domaines des eaux usées et du traitement des déchets sont
toujours de très importants employeurs (respectivement deuxième et
premier employeur) : 69 800 ETP dans les eaux usées et 84 900 ETP
dans la gestion des déchets. Depuis 2004, la dynamique de l’emploi
reste très différenciée entre ces domaines « historiques » : croissance
relativement forte avec + 2,8 % de taux de croissance annuel moyen
entre 2004 et 2012 pour les déchets et diminution sensible pour le
domaine des eaux usées : - 1,4 % sur la même période.

Sur la période 2004-2012, l’emploi dans les énergies renouvelables
a fortement augmenté (+ 11,6 %) essentiellement dynamisé par
l’installation de panneaux photovoltaïques. De même, dans le domaine
de la réhabilitation des sols et eaux, sur cette même période, l’emploi
croît de 12,1 % dynamisé par les conversions à l’agriculture biologique.
À l’inverse, le domaine de la lutte contre la pollution de l’air perd
3,3 % d’emplois en raison d’une baisse importante de la fabrication
de parties de pots d’échappements pour les voitures. Toutefois, cette
perte est relativement faible en valeur (- 2 000 emplois). De même,
l’emploi diminue de 1,4 % dans le domaine des eaux usées, suivant
la tendance de la production dans ce domaine (- 1,9 %).

L’ESS et l’économie verte

L’ESS est déjà très active dans le domaine des emplois verts, notamment via l’insertion par l’activité économique (IAE) qui créent des emplois dans le recyclage, le bâtiment, les espaces verts, le tri des déchets ou encore, le transport …

Economie verte

Les filiales du Groupe Vitamine T, dans le Nord de la France, à Lesquin, sont des structures d’insertion par l’activité économique. Un des trois pôles du Groupe « Croissance verte » comprend trois entreprises dédiées à l’élimination des déchets électriques et électroniques, la collecte et le traitement des déchets d’éléments d’ameublement ainsi que la déconstruction des véhicules hors d’usage (VHU).

Dans un autre secteur, celui du textile, Le Relais est le 1er opérateur de collecte et de valorisation textile en France, de la collecte au réemploi/ recyclage, il a développé un véritable process industriel tout en garantissant un bilan carbone optimisé. Le Relais s’attache avant tout à créer un maximum d’emplois durables sur le territoire. Ainsi, tous les textiles collectés ont vocation à être triés et conditionnés sur le territoire national car c’est l’activité de tri qui génère le plus d’emplois (623 emplois en 2012). Il approvisionne également les trieurs privés qui exercent en France et y créent de l’emploi (15% des tonnages collectés à ce jour). Les tonnages collectés qui sont au-delà des capacités de tri actuelles sur le territoire national ont vocation à l’être au fur et à mesure de la création des nouveaux centres de tri.

La société Elise est le N°1 français de la collecte et du recyclage des papiers de bureau. Les effectifs d’Elise sont essentiellement constitués de personnes en situation de handicap ou en difficulté d’insertion. En adoptant pour le papier usagé un schéma de recyclage et non plus l’incinération ou la mise en décharge, on multiplie par 5 le nombre d’emplois créés dans la filière "traitement des papiers-cartons“.

Les modèles coopératifs émergent également comme Enercoop, le seul fournisseur d’électricité à s’approvisionner directement et à 100% auprès de producteurs d’énergie renouvelable. Enercoop est également agréé par l’Etat comme entreprise solidaire.

Les métiers verts sont identifiés en France comme une forte opportunité.
L’ESS a une formidable carte à jouer dans ce domaine, en assurant une autre pratique de l’emploi - et pas uniquement dans les structures dl’insertion ou d’emplois peu qualifiés - mais en développant des emplois verts dans des projets sociaux,
environnementaux, économiques, en lien avec les territoires, le plus prometteur en termes d’emploi durable.

Revenir à la page "Le Mag"
    Pour aller plus loin
    Trois femmes riant, bras dessus, bras dessous
    Field flap
    Arbre vert
    Field flap

    Tribune

    Philippe Frémeaux

    Philippe Frémeaux

    Editorialiste à Alternatives Economiques, Président de l’Institut Veblen

    L’ESS et la transition écologique, deux soeurs amies !

    L’économie sociale et solidaire obéit à une rationalité et suit des objectifs qui la rend compatible avec la société...
    Lire plus

    Vous souhaitez soutenir le Labo de l'ESS ?

    Accompagnez la construction de l’économie sociale et solidaire de demain en adhérant à notre think tank et à nos valeurs !

    Adhérez